On n’est pas surpris, sous cette direction experte de complexités bien plus grandes, de voir aisément rendue la dimension presque géométrique de contrepoint de l’Andante comodo. Comme d’ailleurs Boulez, elle y parvient en prenant plutôt son temps, mais sans oublier de donner un profil rythmique spécifique à chaque séquence selon son indication. Cette précision qui ne contente pas d’être mécanique, mais est d’abord d’accent et de phrasé, se révèle gratifiante à quantité d’endroits, comme au lancement du etwas frisch, de l’allegro risoluto Mit Wut (9) et surtout dans le coeur en fusion du développement qu’est la section de part et d’autre du Leidenschaftlisch (11 à 13), d’une lisibilité et d’une intensité rares, imposant un climat lunaire, quelque part entre descente au Nibelung du Rheingold et Rondes printanières du Sacre.

Wanderer

Théo Bélaud